Avec la montée en puissance des outils d’intelligence artificielle, il est normal de se demander quel avenir s’offre aux rédacteurs web professionnels. Vivons-nous, comme certains le craignent, une nouvelle ère où les robots viennent prendre la place des humains ? Au lieu de voir ces outils comme des rivaux, les créateurs de contenus éditoriaux, devraient, selon moi, les percevoir comme un moyen, une chance de devenir plus performants tout en gagnant du temps.
Dans le domaine de la rédaction de contenu, il est important de comprendre la notion d’intelligence artificielle générative. Aujourd’hui, les outils d’IA sont capables de créer des contenus originaux. Grâce à leurs modèles d’apprentissage automatique, ces outils dits « intelligents » sont capables de produire des textes, de la musique, des images et des vidéos de manière autonome.
Les modèles d’IA générative sont alimentés par des milliers de textes divers et variés : contenus web, livres, articles… Grâce à toutes ces données ils apprennent les structures grammaticales, le vocabulaire et certaines nuances de langage. Ils sont ensuite capables, en se basant sur les textes étudiés, de prédire avec plus ou moins de précision, des séquences de mots. En réalité, rien de magique. Si vous étiez capable de lire des milliers de livres, d’articles et de textes aussi rapidement que ChatGPT vous pourriez faire la même chose mais en beaucoup mieux.
Si les modèles d’intelligence artificielle sont rapidement devenus ultra performants, ce n’est pas encore demain la veille qu’ils arriveront à rivaliser avec les rédacteurs web. Devons-nous jeter la pierre à ceux et celles qui ne font pas la différence entre un texte généré par une IA et celui d’un professionnel ? Non. Mais par acquis de conscience je me dois de vous dire comment repérer un contenu créé par ChatGPT.
Les modèles d’intelligence artificielle ne sont pas infaillibles. Si vous vous intéressez de près ou de loin à la rédaction web, il est intéressant de savoir comment repérer des textes qui ne sont pas le fait d’un professionnel. Plusieurs indices devraient vous mettre la puce à l’oreille :
Il existe des logiciels pour sonder les textes et savoir s’ils sont oui ou non rédigés par des modèles d’intelligence artificielle. Cependant, même eux connaissent des limites. Comment ces outils qui utilisent les mêmes procédés que les IA génératives, pourraient-ils être parfaits ? Ils ne peuvent pas. La spécialiste de contenus Kiran Shadid s’est amusée à leur faire passer une série de test. Le verdict est sans appel : ZeroGPT comme Trace GPT ne sont précis qu’à 25 %. Copyleaks, a lui, réussi trois tests sur quatre, se hissant au rang de détecteur le plus performant.
Selon une étude de la Marketing Artificial Institute, 30% des gens avouent utiliser l’IA dans le cadre de leur travail. La raison est simple. L’intelligence artificielle, quand elle est correctement utilisée peut nous faire gagner un temps précieux. En effet, cette même étude affirme que les modèles intelligents peuvent diviser le temps de travail par trois. L’occasion pour les rédacteurs freelance de multiplier les contrats et par conséquent leur chiffre d’affaire. À condition, bien sûr, que vous sachiez quoi lui demander et que vous ne preniez pas pour argent comptant tout ce qu’il vous dira.
Une fois les grands principes de l’intelligence artificielle compris, elle s’avère être un outil redoutable. De la recherche de mots-clés, en passant par la correction de l’orthographe et de la grammaire, les IA sont capables de beaucoup. Au lieu de voir Gemini comme celui qui veut vous voler votre travail, il est préférable de l’imaginer comme votre assistant personnel. Certaines tâches, surtout quand ce n’est pas votre domaine de prédilection peuvent être particulièrement énergivores. Demandez à votre nouvel assistant de les réaliser à votre place.
Le syndrome de la page blanche. Qui n’y a jamais été confronté ? Avec notre nouvel ami, bon nombre de situations peuvent être débloquées. Vous avez un sujet mais ne savez pas par où commencer ou comment l’aborder ? Discutez avec un modèle d’intelligence artificielle pour qu’il vous propose plusieurs plans ou des angles originaux. Ne tombez pas dans le piège de faire un copier-coller et de systématiquement lui demander des idées, au risque de perdre en créativité.
Grâce à l’intelligence artificielle la recherche d’informations devient beaucoup plus simple. Vous n’avez plus à écumer des dizaines de sources. Il le fait pour vous. Vous pouvez lui présenter la structure de votre plan et lui demander de vous fournir des faits qui viendront étayer votre article. Si une information vous semble pertinente, demandez-lui de creuser la question tel un expert. C’est une bonne base pour commencer ses recherches et dégrossir le travail.
Personne n’est à l’abri d’une coquille. Personne, sauf ChatGPT. L’outil est impressionnant pour corriger et traquer les erreurs qui se sont glissées dans votre texte. Fautes de temps, d’accords, coquilles, syntaxe, tout est passé au crible. Personnellement, j’aime lui faire relire mon contenu et lui demander de mettre en gras les fautes qu’il a trouvées tout en m’indiquant sa correction entre parenthèses. Cela me permet en un simple coup d’œil de voir si oui ou non la correction est pertinente.
Avec l’IA plus que jamais, la sémantique est importante. Il ne suffit pas de demander à votre assistant virtuel d’améliorer un texte pour qu’il parvienne à le faire. Pour que l’outil soit réellement intéressant, il faut être précis, lui demander de réaliser des actions concrètes.
Rassurez-vous, les modèles d’IA ne sont pas encore assez développés pour voler votre métier. Les outils comme ChatGPT et Gemini ne sont simplement pas capables de créer de la valeur ajoutée. C’est l’humanité, la précision, la capacité à argumenter qui rendent un texte vivant et pertinent. Des qualités dont ces outils sont dénués.
Notre force en tant que spécialiste de la rédaction de contenu n’est pas simplement d’être humain. Grâce à notre expérience, notre capacité à raisonner, nous savons comment écrire des articles percutants. Comme aiment le dire nos amis américains, nous savons penser « Outside the box ». Nous nous nourrissons de tout ce qui nous entoure et sommes capables de créer des parallèles, imaginer des liens logiques entre des situations qui a première vue n’ont rien en commun. C’est tout cela qui nous permet de produire des contenus originaux, qui apporteront une plus-value à l’entreprise. En tant que personne dotée de raisonnement, nous avons les capacités pour apporter à nos écrits des angles originaux, des avis tranchés.
Contrairement à ce que l’on peut penser, les intelligences artificielles n’ont pas la science infuse et peuvent faire des erreurs. Une étude de la BBC déclare que 51% des réponses d’IA sur des sujets d’actualité présentent des problèmes importants de véracité. Tous les modèles souffrent de ce que les experts appellent des « hallucinations ». C’est-à-dire que quand l’outil n’arrive pas à trouver d’information pertinente pour répondre à l’utilisateur, il n’est pas rare qu’il en invente et la présente comme véridique. En tant que rédacteur freelance, votre erreur serait de prendre pour argent comptant les informations avancées. Il est essentiel de vérifier les faits avant de les intégrer dans vos contenus, au risque de perdre en crédibilité.
Pour générer leurs contenus, les intelligences artificielles génératives utilisent les informations trouvées sur le web. Elles sélectionnent les informations qu’elles jugent pertinentes et en font grosso modo un résumé pour satisfaire votre demande. Leur raisonnement, si tant est qu’elles en aient un, est d’une simplicité sans nom. Elles ne peuvent pas ajouter d’informations « créées » comme le font les rédacteurs. Elles sont incapables d’utiliser le storytelling pour porter la voix d’une marque ou d’une entreprise. En partant de ce constat, il est évident que les créateurs de contenus et les concepteurs rédacteurs ont encore de beaux jours devant eux.
Ne nous voilons pas la face, il est aujourd’hui difficile d’ignorer les avantages de l’intelligence artificielle. La rejeter en bloc serait selon moi une erreur. Si nous exploitons les qualités des IA, en restant conscients de leurs failles, ces outils peuvent grandement améliorer notre travail. Quant au métier de rédacteur : il devra évoluer au rythme des avancées technologiques mais il n’est pas encore prêt à disparaître.